.] S.O.S. [Carter]

Après l'entrainement, n'ayant pas envie de rentrer chez moi tout de suite, je me décidai à faire un détour par le parc près de l'université. Il faisait à peine froid, mais j'avais une veste chaude qui coupait les allées et venues du vent. Je resserrai cependant mon col autour de mon cou, pour éviter d'attraper froid.
Les arbres bruissaient doucement et je pouvais entendre quelques oiseaux au loin. Mais les alentours étaient calmes. Calme jusqu'au moment où j'entendis un miaulement plaintif venu d'un buisson. Je crus d'abord à un jeu du vent, mais cela se répéta plusieurs fois, et de plus en plus fort au fur et à mesure que je m'en rapprochais.

Ecartant les feuillages, je découvris une vieille corde attachée au sol. Je la suivis jusqu'en haut d'un arbre où j'aperçus une boite en carton attachée à une branche. Les bruits venaient de là... Ce devait être un pauvre chat abandonné par une âme cruelle et sans scrupule, pour lui faire subir un sort pareil ! Il fallait faire quelque chose !

Déposant mon sac en bas de l'arbre, je tentai de grimper le long du tronc raide et de grand diamètre. Mais, malgré mes aptitudes non négligeables en gymnastique, je n'y arrivais pas. Je faisais de la gym, pas de l'escalade !
Essayant encore une fois en m'accrochant -et en m'écorchant les mains par la même occasion-, mon regard croisa une araignée aussi grosse qu'un chat ! Bon, j'exagérais un peu en disant cela, mais elle était vraiment énorme ! Si bien que, surprise et affolée, je lâchai l'arbre et tombai à la renverse, sans même essayer de me réceptionner.

*Paf*

Aiieee !

Je mis un instant à me remettre debout, époustant mon manteau qui en avait pris un sal coup. Je désespérai -oui, cela m'arrive, malgré moi prénom !- d'y arriver seule...

L'habituel stress qui régnait avant n'importe quelle soirée branchée se faisait largement ressentir dans les couloirs de l'université. Partout, des filles piallaient en se demandant ce qu'elles allaient bien pouvoir mettre ou quel coiffure elles allaient se faire pour plaire à tel ou tel bellâtre. Du côté des mecs, ce n'était bien sûr pas mieux!
C'est donc avec le plus grand empressement que j'avais quitter l'université pour aller prendre un peu l'air. Sortant mon écharpe de mon sac, je l'enroulais autours de mon cou avant de m'engouffrer dans le froid agréable de cette fin d'après-midi.

Dans le parc régnait le plus grand calme. Juste le bruit du vent dans les feuilles. Dans New-York, Central Park mit à part, c'était un des seul endroit où on pouvait encore trouver un arbre avec des feuilles naturelles. C'était donc un peu mon coin préféré. J'y retrouvais des choses que j'avais connu en Suède, choses qui était extrêmement rare ici.
Alors que rien ne semblait pouvoir déranger ce moment, un bruit se fit entendre. Le genre sac de pommes de terre qui fait une superbe chute du haut d'une branche.

Aiieee !

"Aiieee!" ? me surpris-je à répéter.

Cherchant des yeux la source de cette plainte, je ne mis guère longtemps à la trouver. Une jeune fille, Hope soit dit en passant. C'était donc elle le fameux sac à patates qui était tomber. Pour ma survie physique et mentale, il valait mieux que je taisse cette affaire.

Qu'est-ce que tu essayes de faire? Quoi que ce soit, cela n'a pas l'air de fonctionner très fort...

Je dois avouer quant voyant son sourire, je ne fus pas des plus rassuré. Mais que pouvait-elle encore manigancer? Néanmoins, lorsque je compris la raison de ses agissements, j'oubliais ce détail prêt à l'aider à sauver le pauvre petit chat coincé dans cette boîte. C'est donc tout naturellement que je me laissais faire lorsqu'elle me poussa vers l'arbre. Sauf que j'avais penser devoir grimper aux branches pour aller le chercher et pas servir d'échelle pour atteindre le fameux carton.

Désolé faut croire que je n'ai pas manger assez de soupe dans mes jeunes années... le ton était bien sûr des plus sarcastiques.

Mais le temps n'était pas vraiment à la déconcentrée. Il fallait qu'elle restait bien fixée sur son objectif pour éviter de refaire une chute comme tout à l'heure. Même si elle en avait le bruit, elle était sûrement moins solide qu'un sac à patates, même si elle avait prouver à de nombreuses reprises qu'elle n'était pas une petite fille fragile.
Par chance, c'est sans mal qu'elle récupéra le chat, détachant la boîte avant de la faire descendre vers moi. J'avançais de quelques pas pour la récupérer et m'agenouillais au sol immédiatement pour les sortir de là. Il me fallut faire appel aux clés de ma chambre pour réussir à l'ouvrir mais j'eu la surprise de découvrir non pas un, mais deux adorables chatons. L'un était tout roux avec le bout des pattes blanches et une petite tâche de la même couleur sous le menton, alors que l'autre était tout gris avec la même particuliarité que l'autre pour les pattes.
Délicatement, je les pris tout les deux dans mes bras, pour ne pas les laisser dans cette caisse humide, et me relevais pour voir où en était Hope.

Tu vas réussir à descendre sans l'imitation du sac que tu fais si bien ou tu veux un coup de main?

Il prit la boite et délivra enfin le chat... non ! les deux adorables petits chatons ! de leur atroce prison, à l'aide de ses clés. Je poussai un soupire de soulagement, ils étaient sauvés !

Tu peux peut-être encore te rattraper. Tu es encore un peu jeune, non ?

Je revins en arrière en prenant garde de ne pas tomber. Ca me faisait penser à mes exercices de poutres. En fin de compte, ce n'était pas si compliqué de marcher sur les branches ! Le plus dur était de les atteindre.
Je descendis sur la plus basse avant de sauter au sol en me réceptionnant parfaitement. J'eus le réflexe de lever les bras, comme je l'aurais fait à l'entrainement, ce qui eut le don de me rendre certainement des plus ridicules. Heureusement, Carter n'avait d'yeux que pour les adorables bêtes.

Je le rejoignis et m'agenouillai à ses côtés, refaisant les plis de ma jupe, qui était dans un sale état elle aussi. Elle était bonne à jeter...

Ils sont trop mignons !!!! Je n'en reviens pas qu'on les ait abandonner de cette manière !

Je saisis le petit roux et le pris dans mes bras à mon tour. Je lui caressai doucement la tête et le gratouillai derrière les oreilles. Il se mit bientôt à ronronner comme un moteur.

Je n'ai jamais imité un sac.

Je me souviens d'un fantastique "paf!". C'était assez étonnant comme bruit, pas le genre de chose qu'on s'attends à entendre au détours d'un chemin.

Bon d'accord, je devenais un peu lourd là. Mais n'étais-ce pas là mon légendaire humour?
Gratouillant sous le menton le chaton que j'avais réussi à conserver contre moi, j'en vint vite à m'asseoir par terre. Mon jeans n'était pas tout jeune et le sol n'était pas humide, je ne prennais donc pas vraiment de risque. Et puis la position accroupie commençait à être franchement inconfortable.

C'est sûr qu'il faut être bien cruel pour faire subir un tel traitement à des si jeunes chatons. Ils ne sont même pas encore sevrés...

Restait maintenant une question capitale à régler. Qu'allait-on faire d'eux? Nous avions deux choix. Soit nous les gardions, soit nous décidions de leur trouver une famille. En théorie, c'est avec plaisir que j'aurais adopter un de ses adorables chatons mais je ne savais pas si le réglement de l'université nous y autorisait. Hope pourrait peut-être répondre à cette question elle?

Dis moi. Tu sais si les animaux sont acceptés dans les chambres des étudiants? Parce que si l'on le peut, je prendrais bien l'un d'entre eux. Après tout même si on leur cherche un maître, je suis sûr de m'attacher...

Il me chariait, je le sentais ! Mais je préférai ne rien répliquer, car de toute façon il aurait gagné. J'étais nulle lorsqu'il s'agissait d'offrir une bonne réplique à l'adversaire, et il le savait. Qu'il en profite, je m'en fichais. Je voulais d'abord aider ces petites bêtes ! Le reste passait après.

D'ailleurs, la question était là : que faire d'eux ? L'université ne tolérait pas les animaux dans ses locaux, il nous était donc impossible de les garder ! Et pourtant, je m'étais déjà terriblement attaché au petit roux que je tenais dans mes bras.
Carter finit par me poser cette question fatale. Je réfléchis encore un instant avant d'essayer de répondre.

Ils ne sont pas tolérés dans l'enceinte de l'université. Mais je suis déjà sous le charme de ce petit ! Je ne peux pas l'abandonner...

Je me mordis la lèvre, prise dans un dilemme. Il y avait bien une solution, mais je détestais enfreindre les règles et mentir aux gens. Alors le cacher dans ma chambre était difficile...

Mon père déteste les animaux... Il n'acceptera pas de le garder à la maison, même s'il y est rarement. Il dit que les animaux sont sales, qu'ils mettent la pagaille partout et qu'il faut trop s'en occuper. Ils sont encore plus dépendants que les enfants, d'après lui. Et ils le restent toute leur vie ! C'est triste...

Les choses se compliquaient. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien leur faire que nous ayons des animaux dans nos chambres? Après tout, c'était à nous de nous occuper de l'hygiène et si des dégâts étaient occasionés, il suffisait de garder la caution. Surtout qu'une bande d'étudiant après une fête bien arrosée ferait sûrement plus de dégâts qu'un minuscule et totalement craquant petit chat.

Si tu ne veux pas les enfeindre, alors je pourrais le faire à ta place. Si nous les ramenons discrètement, il y a peu de chance que quelqu'un les remarques. On pourra leur installer un petit coin dans une armoire pour qu'ils soient confortablement installer. Enfin cela peut être une solution provisoire. Cela nous laissera le temps de réfléchir à ce que l'on pourra faire d'eux une fois qu'ils auront atteint l'âge adulte. Cela te permettra de venir les voir. Et à la fin de l'année, si nous n'avons aucune idée, je pourrais toujours les reprendre chez moi. Nous n'avons jamais eu de chat mais cela ne dérangera sûrement pas mes parents.

Sur le moment, je n'avais pas franchement de solution miracle. C'était un peu dur à gérer comme situation. Peut-être qu'après une bonne nuit de sommeil, la solution s'imposserait dans mon esprit comme une évidence. Ou peut-être avais-je regarder trop de feuilletons stupides et c'était ça qui me poussait à penser cela...

Crois-tu que cela pourrait être envisageable?